LE CHATEAU DE MONCONTOUR
Elevé sur le coteau en aval de Vouvray, le château de Moncontour (Moncontor, 1271, 1315) était un fief relevant de Chaumont-sur-Loire, qui appartenait en 1271 à Guillaume de Saint-Maure et passa ensuite par héritage dans les maisons de Craon et de Chabot. Les du Puy, d'Espinay, Marteau, de Bordeaux leur succédèrent dans la propriété de ce domaine.
L’actuel château remonte partiellement à la fin du XVe siècle et a été très remanié en 1789 et à la fin du XIXe siècle; il est flanqué à chaque extrémité d'une tour cylindrique. En 1846, Balzac ambitionna d'en devenir propriétaire, mais il ne put jamais mettre à exécution ce rêve dont il parle à plusieurs reprises dans ses lettres à Mme Hanska. Ce château, qui avait subi des reprises modernes, a été incendié en 1942, puis restauré en 1946 et en 1962.
Description du château et de ses jardins par Laurence Berluchon, début du XXe siècle :
Le château, en pierre de Touraine, patinée de nuance mate d’ivoire, dresse sa silhouette au point culminant du coteau et domine la Loire et la Cisse. De trois côtés enserrée dans ses vignobles au cru célèbre, cette demeure, datant de Louis XI, remaniée dans ses détails en 1849, encadre ses tourelles dans un parc dont le dessin est le style paysager un peu dans le goût des arrangements du Second Empire. Parmi les groupes d’arbres s’élèvent de très beaux conifères, ces masses de verdure claires et sombres, se teintes des reflets des Tulipiers de Virginie, dont les premières graines furent semées à Trianon en 1732. Dans l’esprit décoratif de la fin du XIXe siècle, des motifs à festons se découpent dans le gazon. D’immenses touffes de yucca, cette pittoresque liliacée importée d’Amérique septentrionale a gardé son nom caraïbe et vit là comme chez elle. Un retrait de l’esplanade sur laquelle est construit le château a donné motif à la composition d’un parterre d’angle, dans le prolongement de la terrasse principale qui aligne si joliment la dentelle de pierre de sa balustrade le long du coteau. Exécuté dans l’esprit des ordonnances régulières nées au XVIIIe siècle, un encadrement gazonné légèrement bombé, découpé de plates bandes fleuries. Les murs de soutènement couronnés de balustrades, masqués de plantes sarmenteuses, les orangers aux senteurs pénétrantes, rendent ce coin particulièrement attrayant. Les bégonias graciles, ou d’autres fleurs aux teintes vives sont disposés avec régularité mais sans raideur dans une harmonie tout à fait exquise. L’automne venu, la vigne est souveraine, elle enveloppe Moncontour d’une cape de pourpre et d’or.
Carte ci-dessous datant du XVIIIe siècle (Archives départementales d'Indre-et-Loire)
- Créé le .